HAMMAM-LIF. C. c. de Tunis, caïdat de la banlieue, (S) sur la ligne de Tunis (17 k.) à Sfax (266 k.), station thermale et balnéaire. La station d'Hammam-Lif attire pendant la saison d'été dé nombreux Tunisois qui fréquentent sa belle plage et toute l'année son établissement thermale alimenté par les sources d'eau chaudes sulfureuse et purgatives d'Aïn-el-Bey et d'Aïn-el-Ariane. Ces eaux sont chlorurées sodiques fortes ; leur température varie entre 46 et 49°, et la grande quantité de chlorure de sodium qu'elles contiennent doivent les faire ranger parmi les eaux chlorurées sodiques fortes, hypo-thermales ; elles renferment des iodures en petite quantité et elles offrent deux éléments thérapeutiques à utiliser : leur minéralisation et leur thermalité. Elles sont considérées comme très efficaces contre les rhumatismes, les affections cutanées, nerveuses et scrofuleuses.
Les eaux d'Hammam-Lif, connues dans l'antiquité sous le nom d'«Aquoe Persianoe», jouissaient d'une très grande réputation dans le pays. Elles devaient le renom à Julius Perscus, fermier des quatre contributions indirectes de la province d'Afrique, qui avait fondé l'établissement thermal.
Aïn-el-Bey, réservée au palais que le Bey possède à Hammam-Lif, à un débit de 222 mètres cubes. Aïn-el-Ariane, concédée à une Société, produit 400 m. c. par jour, depuis que le Service des Mines a procédé à des travaux de captage dans l'intérieur de la montagne, à travers les anciennes galeries romaines. Un confortable établissement balnéaire a été construit près de la plage d'Hammam-Lif, au fond du golfe de Tunis, par la Société «Hammam-Lif-Tunis». La concession fixe le prix des bains, douches et, bouteilles d'eau ; elle réserve l'usage gratuit de la piscine et des douches aux indigents.
Un beau casino et de nombreuses villas y ont été édifiés. Hammam-Lif se trouve situé au pied du Bou-Kornine, dont le sommet atteint une altitude de 580 m et sur lequel les ascensionnistes se réjouissent de la vue qui leur est offerte à cette altitude pour admirer le panorama qui se déploie à perte de vue et dans lequel on découvre d'un côté la plaine du Mornag, d'un autre : Tunis, Carthage, La Goulette, Sidi-bou-Saïd, La Marsa, le golfe d'Hammamet el le Cap-Bon. De nombreux vestiges de constructions romaines, notamment à Henchir-si-Ben-Nour et à La Seballa-el-Bey, indiquent l'attraction qu'a produit ce petit centre sur les légions romaines.
Municipalités, écoles de garçons et de filles, poste de police, poste forestier, débits de tabac, église catholique, usines à chaux et à ciment, hôtels et restaurants.
Source : Dictionnaire illustré de la Tunisie, par Paul Lambert – 1912. |