Le destin tragique du juif Baittou s'inspire d'un fait réel : Un cocher israélite est décapité en 1857 dans la Tunisie husseinite sous le règne de Mhammed Bey.
Le fait divers qui apparaît au départ anodin, se révèle être le facteur déterminant ayant permis par la suite la mise en œuvre d'une batterie de réformes fondamentales dans le pays.
L'auteur construit la trame de son récit autour de cet événement tragique et nous replonge sans complaisance envers les différents protagonistes, dans l'atmosphère de la régence au début de la seconde moitié du 19 ème siècle. Dans cette mini fresque historique, Baittou, le personnage central, assailli par les doutes et les tourments, dresse à la veille de son exécution imminente le bilan de son existence et procède à un examen introspectif sur sa véritable identité, en essayant de retrouver les raisons qui l'ont irrésistiblement conduit vers cette issue fatale.
Le narrateur y dessine aussi, le portrait complexe du tunisien de cette époque, dans la diversité de ses traits de caractères et dans la multiplicité des facettes de sa personnalité, marquée par l'influence d'un kyrielle de cultures.
Ce roman est en fin de compte un hymne à la tolérance, le respect du droit à la différence de l'autre constitue en effet l'un des défis les plus sérieux que le village planétaire ait relever aujourd'hui.
Cet appel pour le respect des droits de l'homme prend toute sa signification au moment où le drame vécu par le peuple palestinien interpelle douloureusement notre conscience. Les victimes peuvent en effet à leur tour se transformer en bourreaux et la permanence du combat pour la lutte contre toutes les formes d'injustice affirme ainsi plus que jamais sa nécessité.
Hatem Karoui est cadre supérieur dans une entreprise publique tunisienne.
«Le destin tragique du Juif Baittou» est son premier essai littéraire.
